Le Japon sous pression de l'« invasion des ours ».. Les décès augmentent et l'armée intervient pour contenir les attaques

Des régions du nord du Japon vivent une inquiétude sans précédent en raison de la montée des attaques d'ours, ce qui a poussé les habitants à suspendre des cloches d'alerte sur leurs sacs et vêtements lors de leurs déplacements, tandis que des panneaux d'avertissement ont été installés dans les rues demandant de ne pas s'approcher des zones montagneuses.


Bilan record des victimes

Depuis avril dernier, le Japon a enregistré 13 décès et plus de 100 blessures dues aux attaques d'ours, selon les données officielles, au milieu d'une augmentation des signalements concernant leur intrusion dans les maisons, leur apparition près des écoles, et même leur invasion de grands magasins.

Le chasseur traditionnel “Kakiro Matsuhashi” de la préfecture d'Akita confirme que les histoires d'attaques sont devenues presque quotidiennes.


Causes de l'expansion des ours vers les humains

Les rapports gouvernementaux estiment qu'il y a environ 12 000 ours bruns au Japon ainsi que 42 000 ours noirs asiatiques sur l'île de Honshu.
Les experts en faune sauvage estiment que l'augmentation de la disponibilité de nourriture en raison de la hausse des températures — comme les glands, les cerfs et les sangliers — combinée à la diminution de la population dans les villages et leur migration vers les villes, a créé un vaste vide près des habitats naturels des ours, faisant disparaître les anciennes frontières entre la nature et les zones résidentielles.

Les médecins d'urgence signalent que les attaques sont devenues plus féroces qu'auparavant.


Intervention militaire et nouvelle approche

Le gouvernement japonais a commencé à déployer des unités militaires pour installer des pièges et a ordonné à la police anti-émeute d'utiliser des fusils pour gérer les ours qui peuvent peser jusqu'à une demi-tonne.

La position de l'État a également évolué d'une politique de « protection » antérieure à considérer les ours comme faisant partie de la liste des animaux dont il faut contrôler les populations, surtout avec la diminution du nombre de chasseurs, passant de plus de 500 000 dans les années 1980 à seulement 220 000 aujourd'hui, dont la plupart sont âgés.


Chiffres choquants et signes d'un hiver temporairement calme

Au cours de l'année 2023 – 2024, plus de 9 000 ours ont été abattus, tandis que le nombre entre avril et septembre de cette année seule a dépassé 4 200 ours, dont mille rien qu'à Akita.

Les experts affirment que l'activité des ours diminuera relativement avec l'arrivée de l'hiver prochain en raison de la période d'hibernation, mais le danger reviendra avec le début de la saison suivante si les populations ne sont pas efficacement régulées.