Les prix du pétrole reculent en raison de la décision de l'OPEP+ et des indicateurs de fabrication en difficulté et de la hausse du dollar

Les prix du pétrole mondial ont chuté mardi 4 novembre, affectés par une série de facteurs, notamment la décision de l'alliance OPEP+ de suspendre les plans d'augmentation de la production au cours du premier trimestre de l'année prochaine, ainsi que des indicateurs économiques faibles et la hausse du dollar américain.
Cette baisse est survenue après que le Brent a enregistré une baisse de 76 cents, atteignant 64,13 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate américain a chuté de 81 cents pour se stabiliser à 60,24 dollars le baril.
Les mouvements récents sur le marché reflètent un état d'inquiétude croissante concernant la demande mondiale de pétrole, en particulier après la publication des données des directeurs d'achats dans le secteur manufacturier en Asie et aux États-Unis, qui se sont toutes révélées inférieures aux attentes.
L'analyste de la société "PVM", John Evans, a indiqué que ces indicateurs représentent une source de préoccupation réelle pour les marchés, déclarant : "La succession des indicateurs des directeurs d'achats des secteurs manufacturiers en Asie, puis l'indice de l'Institute for Supply Management américain, qui se sont tous révélés faibles, est une source d'inquiétude pour la demande de pétrole. De même, la menace des droits de douane pèse sur le marché". Il a ajouté que la hausse du dollar constitue un facteur supplémentaire pesant sur les prix, précisant : "L'ascension du dollar représente un autre facteur dissuasif pour les prix du pétrole actuellement et nous prévoyons une baisse progressive des prix pour le moment".
La décision de l'OPEP+ prise dimanche dernier a consisté en une augmentation limitée de la production pour le mois de décembre, avec la suspension de toute augmentation supplémentaire au cours du premier trimestre de l'année prochaine. Cette décision intervient après que l'alliance a relevé ses objectifs de production depuis avril d'environ 2,9 millions de barils par jour, soit environ 2,7 % de l'offre mondiale, avant de ralentir le rythme de l'augmentation à partir d'octobre en raison des prévisions d'un excédent sur le marché.
Dans une note de recherche, Bank of America a considéré que cette tendance reflète la prise de conscience de l'alliance des risques d'excédent d'offre, déclarant : "Cette décision indique clairement que l'OPEP+ est consciente des risques d'excédent d'offre, et il semble qu'elle ne souhaite pas faire chuter les prix en dessous de 50 dollars le baril. Nous prévoyons que les investisseurs considéreront ce niveau de prix potentiel de manière positive".
Malgré ces inquiétudes, plusieurs grands producteurs d'énergie en Europe ont remis en question les perspectives d'excédent d'offre au cours de l'année prochaine, soulignant une augmentation de la demande et une baisse de la production. Le vice-ministre américain de l'énergie, James Danly, a également exprimé son scepticisme quant à l'existence d'un excédent pétrolier en 2026.
Des sources au sein de l'alliance OPEP+ ont révélé que la décision de maintenir les objectifs de production inchangés au cours du premier trimestre était le résultat de pressions de la part de la Russie, qui fait face à des difficultés pour augmenter ses exportations en raison des sanctions occidentales qui lui sont imposées.
