Tensions Montent au Parlement Libyen Suite à une Réaction d'Aqila Saleh

Les tensions au sein du parlement libyen se sont intensifiées suite à un affrontement sans précédent entre son président, Aqila Saleh, et ses vice-présidents, Fawzi Al-Nuwairi et Misbah Duma. Ce conflit porte sur les prérogatives et les processus décisionnels au sein de l'institution législative, illustrant la profondeur des divisions à un moment critique de l'histoire libyenne.
Le conflit a été déclenché lorsque les deux vice-présidents ont adressé une lettre officielle à Saleh, lui demandant de "ne pas prendre de décisions unilatérales concernant les postes relevant de la compétence du conseil". Ils ont souligné l'importance de respecter les mécanismes collectifs pour assurer la transparence et le respect des lois.
Cependant, la réponse d'Aqila Saleh a été brève et directe, qualifiant la correspondance de "réserve non valable" dans un document officiel diffusé par les médias locaux. Cette réaction a été perçue comme un mépris pour leurs préoccupations et une minimisation de leur rôle.
En retour, Al-Nuwairi et Duma ont réagi en envoyant une nouvelle lettre, affirmant que la manière dont leur demande a été traitée "n'est pas conforme aux règles de travail institutionnel et ne reflète pas un engagement envers les normes légales ou l'esprit de responsabilité publique".
Ils ont également noté que l'expression "réserve non valable" est généralement utilisée dans le cadre de la gestion de biens privés, et non dans les institutions publiques, arguant que la réponse de Saleh contredit la nature du travail parlementaire et marginalise leur rôle. Ils ont exprimé leur refus de toute décision prise en dehors des cadres légaux.
Les vice-présidents ont insisté sur le fait que "le parlement doit fonctionner sous un cadre légal unifié", affirmant que les institutions libyennes représentent tous les citoyens et ne doivent pas être influencées par des intérêts individuels.
Cette escalade des tensions entre les dirigeants parlementaires révèle l'ampleur de la crise au sein de cette institution, alors que des rumeurs circulent sur des mouvements visant à destituer Aqila Saleh de son poste, compliquant ainsi le paysage politique libyen.
Les analystes estiment que la poursuite de ce conflit pourrait mettre en péril la cohésion et l'unité du parlement, à un moment où l'envoyée spéciale des Nations Unies en Libye, Hanna Titi, compte sur le rôle de cette institution pour soutenir un processus politique global menant à un consensus national et à la tenue des élections prévues.
